Dimanche, dernier jour de la Foire Internationale du Livre du Venezuela 2015, arrive et l’ambiance respirée n’est pas celle d’une clôture. Bien au contraire, les yeux, les oreilles, même la peau sont les témoins d’une avalanche de gens qui y sont allés, peut-être dans l’espoir d’accomplir le miracle de reporter, grâce à leur présence, la fin déjà annoncée. La réaction face à la baisse du rideau de la FILVEN, si espérée par tous les vénézuéliens chaque année, est similaire à la perte de ceux qui nous sont proches. Comment comprendre que cet espace où l’on a été heureux parmi des livres, des conversations avec d’autres accents et des musiques de différents tempos doit arriver à sa fin ? Heureusement, le Centre National du Livre (Cenal) travaille depuis 11 ans pour soulager cette perte, car la FILVEN porte sa tente gitane sur le dos pour amener au territoire national toute la joie qu’elle a semée dans le cœur du circuit culturel de Caracas, un espace qui devra attendre une autre ellipse autour du Soleil pour profiter de nouveau cette grande fête de la lecture.
Teatro y sociedad (Théâtre et société), de César Rengifo, est le nouveau titre de la Biblioteca Ayacucho qui fait partie de la collection Claves de América (Clés d’Amérique) et qui fût présenté dans le cadre de la clôture de la 11e édition de la FILVEN. A l’événement ont participé Diana y Flérida Rengifo, les filles de l’auteur auquel la foire de cette année a rendu hommage, ainsi qu’un public qui y est allé pour écouter les paroles du professeur Humberto et d’Orlando Rodríguez à propos de ce livre, un recueil d’œuvres de théâtre et des essais fondamentaux de Rengifo, accompagné d’un préface critique. La publication de Teatro y sociedad vise à revendiquer l’œuvre littéraire d’un homme tel que César Rengifo qui, d’après Orsini, était « un homme qui enseignait en parlant », un homme convaincu que le théâtre restait le moyen parfait pour la dénonce des conditions précaires du Venezuela depuis la conquête espagnole, ainsi que pour la sensibilisation et la transformation des Vénézuéliens. Selon les critiques, l’œuvre de Rengifo est fondamentale pour notre époque, puisqu’elle aborde les sujets universels de l’homme et du Venezuela dans ses pièces de théâtre, tandis que sa structure formelle nous oblige à jeter un coup d’œil à notre passé comme seule forme de comprendre et d’analyser la situation actuelle et pour mieux planifier le développement du pays, pour lequel César Rengifo a donné pas mal de clés tout au long de ses pages.
Avec ce livre, hommage au maître César Rengifo, la FILVEN 2015 dit au revoir et nous rappelle que cette fête de la lecture, où tout le peuple qu’aujourd’hui lit au même son sans aucune distinction, est une fête sans fin dans la terre de Bolivar.